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Julien GUIMS, figure marquante du sport gourbeyrien

Déjà plus de 70 ans que Julien
GuIMS est fidèle à « son bébé » -
comme il aime à le dire - le club
de l’Intrépide. Depuis ses 14 ans,
il a adhéré au club pour y exercer
en tant que porteur de ballons,
entraîneur puis directeur sportif
et vice-président pour en devenir
le président depuis bientôt une
dizaine d’années. À bientôt 84 ans,
Julien GuIMS continue à veiller
aux intérêts de cette association
qui lui tient à cTmur.

Julien GUIMS est né à Morin, Saint-Claude, en 1933. Il passe une grande partie de son enfance à Basse-Terre avant que ses parents ne viennent habiter à Gourbeyre en 1942. Aîné d’une fratrie de 20, Julien GUIMS n’aura pas la chance de fréquenter les bancs de l’école plus de huit mois, au Carmel, à Basse-Terre. La misère, il l’a connue suffisamment durant sa jeunesse pour apprécier le bonheur qu’il vit actuellement. « Je me souviens que, souvent, le repas, c’était un fruit-à-pain que ma mère avait fait cuire dans la cendre et qui nous était servi dans un kwi ». Il se souvient également de la longue route depuis Morin pour gagner Grand Matouba à Saint-Claude et rejoindre son oncle Jean MINATCHY. Pas de route et pas de lumière pour faire la route de nuit mais il fallait qu’il accompagne sa mère qui allait chercher des légumes à vendre sur le marché de Basse-Terre.

Julien GUIMS vivra le couvre-feu en 1939 à Basse-Terre et se rappelle de la difficile période Sorin : « Nous avions des carnets de rationnement car nous étions très nombreux à la maison ».

À 14 ans à peine, sa mère l’envoie apprendre le métier d’ébéniste au Bas-du-Bourg, à Basse-Terre, rue des corsaires, chez Frantz BAL-TUS. Durant 17 ans, Julien GUIMS exercera ce métier d’ébéniste avant d’entrer à l’usine de fabrication de cartons de Baillif, en 1962, où il passera 32 ans de sa vie. Il a pris sa retraite en 1994 en tant que contremaître de la cartonnerie.

En mars 1967, c’est le début de révolte à Basse-Terre qui déclenchera les événements de mai 1967 et la tuerie de la place de la Victoire à Pointe-à-Pitre. Le 20 mars, Julien GUIMS vient récupérer la paire de chaussures achetée dans le magasin « Sans pareil » et qu’ilavait confiée à BALZINC le samedi précédent. Il est alors témoin de l’incident qui opposera le commerçant européen et le cordonnier ambulant
installé devant son magasin qui mettra le feu aux poudres.

À l’époque, il est également très jeune docker occasionnel pour le chargement de la banane sur le port de Basse-Terre. C’est aux côtés de ses camarades dockers qu’il se lance dans la lutte syndicale, sous la bannière de la CGTG dont il deviendra l’un des dirigeants. Cet engagement syndical le conduira à Bagdad en mai 1974 pour le 4e Congrès national de la FGST d’Irak.

Il accompagne Herman SONGEONS, alors secrétaire général de la CGTG. « C’est le plus beau souvenir de ma vie », confie Julien BABEL. Outre la fierté de représenter la France durant ces 21 jours et de franchir les portes du palais présidentiel, il se rappelle également les jolies filles qui dansaient presque nues lors des réceptions auxquelles ils étaient conviés.

De cette période de sa vie, Julien GUIMS garde de très bons souvenirs mais reste marqué par l’année 1976 qui a vu l’éruption de la Soufrière. « Ma fille est née en ‘76, durant la période d’évacuation de la Basse-Terre. J’étais à l’usine quand les cendres ont commencé à tomber et je suis allé récupérer ma femme enceinte pour rejoindre
Grand-Camp, aux Abymes », se remémore Julien GUIMS.

Presqu’une vie au service de l’intrépide

À la création du club, en 1945, Julien GUIMS n’a que 12 ans et participe aux travaux pour l’aménagement du terrain, situé sur l’Habitation Saint-Charles, qui allait recevoir le local de l’association. À l’époque, c’est une plantation de cacaoyer qui y est exploitée pour alimenter la chocolaterie BAUDOT. Il devra attendre ses 14 ans pour intégrer officiellement le club sportif.

Julien GUIMS verra se succéder différents présidents à la tête de l’Intrépide, dont Lucien GERVILLE-RÉACHE. Le petit-fils du député de Guadeloupe, Gaston GERVILLE-RÉACHE, et père du chanteur Laurent Voulzy, tiendra les rênes du club durant 18 années. Julien GUIMS se souvient que c’est lui qui l’a accueilli à sa première visite du club : « Je l’ai reçu dans une petite case en bois qui se trouvait près de l’actuel local. J’ai dû remettre en état le plancher pour bien mis et tout de blanc vêtu ». Faisant jouer ses relations, Lucien GERVILLE-RÉACHE permettra la
construction du siège de l’Intrépide avec le soutien de la direction de la jeunesse et des sports, malgré les réticences del’ancien maire, Amédée VALEAU.

En 1982, Julien GUIMS fonde le Club des supporters de l’Intrépide, qui deviendra l’Amicale des anciens en 1996. Il en sera le président jusqu’en 2008, à la fusion des deux comités qui étaient à la direction du club. Cette année-là, il prend seul la présidence de l’Intrépide.

En 2002, les dirigeants du RexIdéal et de l’Intrépide décident de la fusion des clubs pour donner naissance à l’Association Omnisports de Gourbeyre, l’AOG. L’objectif est alors d’unir les énergies pour évoluer en excellence et c’est chose faite !

Mais malgré la création de l’AOG, l’Intrépide a conservé son patrimoine constitué du stade de Bisdary et de son local de Saint-Charles. Des structures mises à la disposition des jeunes de la commune ainsi que pour des activités culturelles. Et si le sport de compétition a été laissé à l’AOG, les anciens footballeurs de la commune endossent leurs maillots deux fois par mois pour taquiner le ballon rond et viennent faire la troisième mi-temps dans les locaux du club à Saint-Charles. Régulièrement y sont également organisées, le jeudi, des activités sportives de bien-être pour les séniors, de la couture le mercredi après-midi mais aussi des jeux de société.

Ses journées, Julien GUIMS les passent dans les locaux de l’association : « Si j’étais chez moi, je serais certainement en moins bonne santé ». Mais réélu en janvier 2017, il est prêt à laisser la place à un nouveau président d’ici la fin de sa mandature dans deux ans, même s’il a encore beaucoup d’énergie.

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